Le vieux pays

Il était une fois un vieux pays qui s’était forgé avec le temps, les batailles et les sacrifices de ses Anciens une grande et belle Histoire. Royautés, empires, républiques favorisèrent l’émergence d’une civilisation rayonnant dans le monde entier.

De nombreux conflits ont marqué cette aventure mais il a toujours su rester digne et la fierté patriotique de ses citoyens a été suffisamment forte pour qu’il conserve sa prestance et son pouvoir. 

Au début du XIX^è siècle, son éternel rival l’Anglo-saxon, alors en grande difficulté par le blocus impérial que lui opposait le vieux pays, su profiter d’une décision stratégique malheureuse visant à l’enfermer encore plus. S’il sorti vainqueur de la confrontation, le vieux pays en sortit très affaibli, perdant à jamais sa position dominante.

Après qu’il eut fait sa grande révolution, le vieux pays survécut à de multiples péripéties impériales et républicaines qui le firent parfois vaciller jusqu’à s’approcher du bord du gouffre mais sans jamais s’effondrer.

Son meilleur ennemi depuis toujours, ne lui pardonna jamais d’avoir eu la prétention de rivaliser dans l’expansionnisme colonial dont il pensait lui, l’Anglo-saxon, devoir être le seul maître. Sans affrontement direct les règlements de comptes s’opéraient désormais en toute discrétion en bloquant toutes les tentatives du vieux pays à reprendre le contrôle de la situation géopolitique quitte à favoriser celui qui deviendra leur pire ennemi à tous les deux. Ce qui ne manqua pas d’arriver, fragilisant au plus haut point le vieux pays jusqu’à un quasi total effondrement face au féroce loupgermanique.

Un homme se dressa seul contre tous, énonçant un « Non » franc et massif. Sa pugnacité, son entêtement et son patriotisme exacerbé le conduisirent à dépasser l’entendement pour résister. Il s’arc-bouta avec ténacité contre ses ennemis et réussi à redonner à ce vieux pays une dignité et une aura qui perdura jusqu’à ce qu’il soit désavoué par ses propres disciples. 

Ses successeurs n’eurent de cesse de modifier la base solide qu’il avait érigé et engagèrent le vieux pays dans la voie de la dépendance pleine et entière à l’Anglo-saxon de la City et de Wall street.

C’était un vieux pays dont les citoyens s‘étaient laissés enfermés dans une douce torpeur toute à la reconstruction d’après-guerre. Un vieux pays dont les citoyens ne doutèrent malheureusement jamais de la sincérité et l’engagement des dirigeants politiques progressant sur un chemin dallé de démagogie et sans vergogne, avançant en toute discrétion les pions de la soumission. C’était un vieux pays dont les citoyens, bernés par l’illusion du retour à la grandeur, ne s’aperçurent point que les Lumières du XVIII^e s’éteignaient les unes après les autres dans l’érosion de sa civilisation aux racines chrétiennes de près de 2000 ans.

Pour son plus grand malheur à l’aube du XXI^e siècle le vieux pays vit éclore le dernier successeur de cette lignée de politiques en celui qui se révéla rapidement être un pur produit du modèle de la soumission inconditionnelle à l’Anglo-saxon. La caste des seigneurs engloba dans sa croisade ce fier et fringant chevalier servant qui s’empressa de s‘enmontrer digne en vendant à l’Anglo-saxon les fleurons industriels du vieux pays. Habile manoeuvrier, dévoré d’une ambition démesurée, le vassal servile surgit de la foule dans un tourbillon de discours démagogiques, bouscule le suzerain en place et conquiert le pouvoir suprême du vieux pays. 

Du haut de sa nouvelle puissance, pourfendant les fondements constitutionnels de la République du vieux pays, il s’érige en souverain absolu, s’accorde unilatéralement et inconstitutionnellement le droit d’être seul maître à bord pour parfaire son oeuvre de déconstruction et confie sans hésitation les destinées du vieux pays aux deux principaux outils de destruction de l’Anglo-saxon, à savoir l’OTAN et l’UE.

Pour quelles raisons aujourd’hui cher vieux pays, toi qui a mené tant de luttes, accepté tant de sacrifices de tes Anciens pour rester fort, digne et respecté, restes-tu impassible devant l’effondrement dans lequel te pousse cette caste vendue corps et âme à l’Anglo-saxon.

Pauvre vieux pays, si tu ne réagis pas très vite, tu perdras face à l’envahisseur, ta civilisation disparaîtra et tu seras englobé dans le troisième cercle du nouveau monde qu’ILS te préparent.