Le décret n° 2020-1061 du 14 août 2020 relatif aux conditions de classement de certaines sections de routes dans la catégorie des autoroutes, apporte quelques précisions à la loi n° 2019-1428 du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités (à noter au passage les dates « discrètes » de parution de ces textes, périodes pendant lesquelles les français sont occupés par ailleurs !)
« Dans le cas où les contraintes topographiques rendent impossible ou anormalement coûteux un aménagement avec un profil à 2 × 2 voies et chaussées séparées, et dans la mesure où le trafic le permet, une section de route ne présentant pas un tel profil d’aménagement peut être classée dans la catégorie des autoroutes, […] à condition d’être située dans le prolongement direct d’une voie bénéficiant déjà du statut autoroutier. Le classement dans la catégorie des autoroutes des ouvrages annexes et des raccordements à d’autres voies publiques créés ultérieurement sur une telle section de route est prononcé dans les formes prévues au cinquième alinéa. Les caractéristiques techniques de ces sections de routes, ouvrages annexes et raccordements sont fixées par arrêté du ministre chargé de la voirie routière nationale. »
N’y-a-t-il pas matière à s’inquiéter ? Ne peut-on considérer cela comme une façon discrète d’étendre à terme le pouvoir des concessionnaires d’autoroute et leur offrir une possibilité d’extension des zones à péages ?
Nos impôts servent, entre autres, à construire et entretenir l’infrastructure routière de la France. Pourtant nous devons en plus payer des péages à des entreprises privées auxquelles l’Etat a cédé le droit d’exploitation et dont les résultats bénéficiaires sont conséquents.
Considérer aujourd’hui qu’une route nationale prolongeant une autoroute à péages acquiert le statut d’autoroute, n’est-ce pas la porte ouverte à de futures concessions à des entreprises privées qui n’hésiteront pas à créer des péages afin de rentabiliser leur investissement dans ce type d’engagement contractuel ?
Certes l’État engrangera des milliards d’euros mais au final qui sera lésé ?
Entre le coût devenu exorbitants des voitures et bientôt les nationales payantes, bientôt on ne pourra plus se déplacer. Encore une opération qui favorisera les nantis qui eux n »‘ont pas l’intention de faire de l’écologie.
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